A la recherche du mystérieux « Effet Sharawadji »…
« Le travail d’un architecte urbaniste, c’est d’harmoniser la ville » (Le Corbusier, conférences)
Le paysage urbain, c’est aussi son écologie sonore. Actuellement en résidence d’artiste avec sa compagnie Décor Sonore à l’Université Pierre et Marie Curie, le musicien Michel Risse travaille avec les sonorités des bâtiments, des activités et de l’environnement, et compose des pièces contextuelles pour la ville et à partir de la ville.
Avec la Compagnie Décor Sonore pour Nuit Blanche 2012, Michel Risse jardine les sons de l’environnement et ne compose qu’à partir de sources acoustiques présentes sur le campus : résonances des œuvres d’art et de l’architecture caressées en direct par des instrumentistes furtifs, bourdonnements des ventilations, rumeurs métropolitaines, même les sons produits par le public s’harmonisent en un paysage sonore qui nous invite à une autre perception de l’architecture et de la ville.
Le projet s’inscrit dans la série des « Jardins Sharawadji ». L’ « effet Sharawadji », en musique, se caractérise par la coïncidence d’événements et d’ambiances sonores, par un ordonnancement imprévu, un ordre qui émerge du chaos apparent des choses, sans pour cela que la structure de cet ordre soit visible ou explicable. Cet effet tire son nom des jardins orientaux qui surprirent et charmèrent les voyageurs du XVIIIème siècle, plus habitués aux jardins « à la française » et à leurs géométries symétriques.
Ici, il s’agit de créer un « jardin » invisible, composé de sources sonores totalement contextuelles, construit essentiellement sur l’architecture et le paysage existants, tant dans l’espace physique que dans celui des timbres, hauteurs, dynamiques et durées.
Ainsi, il utilise et met en valeur les sons permanents récurrents du site (ventilations, bourdonnements, rumeurs du métro et de la circulation automobile) ainsi que des éléments significatifs de l’architecture de l’UPMC (parois, sculptures, barrières…). Par le choix judicieux, le traitement électroacoustique, l’équilibre et la composition de ces sources sonores, complété d’une création lumière minimale harmonisant les ambiances lumineuses existantes et dramatisant les performances, ce « jardin » crée de nouvelles perspectives et entraîne le visiteur dans un parcours de redécouverte du site (et notamment du chantier, scénographie temporaire exceptionnelle) menant à la tour Zamansky depuis le N°9 quai Saint-Bernard.
Samedi 6 octobre 2012
De 19h à 7h
Campus Jussieu – Université Pierre et Marie Curie
Entrée : N°9 quai Saint-Bernard – 75005 Paris
Accès libre
En collaboration avec l’Université Pierre et Marie Curie, en co-production avec Nuit Blanche et la compagnie Décor Sonore dans le cadre de sa résidence artistique 2011-2013 à l’UPMC, avec l’appui de la DRAC Ile-de-France.